DÉFAITES EN COUPE D’EUROPE POUR LES CLUBS FRANÇAIS : LA FAUTE À UN CHAMPIONNAT TROP DÉSÉQUILIBRÉ ?

Seulement 8 mois après notre titre de Champion du Monde le constat est formel. Nos clubs français n’y arrivent toujours pas sur la scène européenne.

Photo des joueurs parisiens dépités après le pénalty transformé par Rashford, synonyme d’élimination pour les joueurs du PSG 


Tout semblait si bien embarqué. Avec 3 clubs en ballotage favorable suite à leur match aller, la France avait pour une fois une réelle chance de rattraper leurs voisins du « Big Four » (Espagne, Angleterre, Italie, Allemagne) au classement du coefficient Uefa. 

Au final, l’histoire retient que cette saison est la pire depuis 8 ans. Il faut remonter en 2011 pour voir tous les représentants français s’arrêter en quarts de finale de C1 et de C3. Une saison semblable à celle de l’année dernière si l’on enlève le parcours de l’Olympique de Marseille, défait en finale de l’Europa League face à l’Atletico Madrid.

"C’est préjudiciable par rapport au football français parce qu’on a besoin de locomotives. Je ne suis pas là pour expliquer le pourquoi du comment, le constat est malheureusement négatif »a déclaré le sélectionneur des bleus, Didier Deschamps, interrogé sur les contre-performances de nos clubs français en coupes d’Europe. Si le double vainqueur de la coupe aux grandes oreilles ne souhaite vraisemblablement pas donner de causes, on peut se demander quelles sont les raisons de ces mésaventures ?

Paris et le désert français

Avec un deuxième titre de champion du monde en poche, la France pouvait se targuer d’une culture de la gagne. Le manque de moyens financiers ne semblent à première vue pas non plus être une excuse avec l’arrivée de nombreux investisseurs dans notre championnat. Cependant, il est difficile de rivaliser avec un PSG dont la masse salariale est 2,5 fois supérieure à celle de son premier poursuivant (Monaco) et 22 fois supérieure à la dernière de Ligue 1 (Amiens) (source DNCG, rapport financier 2017-2018). Sportivement, le club de la capitale a pourtant bien besoin de rivaux de meilleure qualité pour se préparer aux échéances européennes. Mais quel modèle économique adopter ? Alors que le championnat espagnol se joue entre 3 voire 2 clubs, le modèle anglais qui adopte un partage plus égalitaire des richesses entre les différents clubs aide ce championnat à rester le plus attractif d’Europe. Le championnat allemand et italien proches du modèle espagnol obtiennent eux aussi des résultats sur la scène européenne. 

Un besoin de changement pour grandir 

La ligue 1 est aujourd'hui trop déséquilibrée : outre la suprématie sportive d'un club due à une force financière importante, nombreux sont les clubs français qui ne cherche qu’à faire du profit au travers la formation de joueurs destinés à rejoindre les grands championnats étrangers. Les dirigeants du football français doivent revoir leur fonctionnement pour contribuer à l’évolution de notre championnat à l’image d’un Olympique Lyonnais qui se développe sous la tutelle de Jean-Michel Aulas et contrairement à l’AS Monaco qui a su profiter de son centre de formation lors de la saison 2016 (vainqueur du championnat) mais qui paye aujourd’hui le revers de la médaille suite à un manque de développement après avoir vendu tous ces joueurs cadres. De véritables coups de pokers, qui profitent aux clubs étrangers, où explosent nos champions du monde pour la plupart, au détriment de notre championnat.

Alexandre Crouzet